

Grèce : des montagnes de déchets sur les berges d'une rivière d'Athènes
Des montagnes de déchets recouvrent les berges du Kifissos, une rivière traversant Athènes dont le débit est très faible et qui est depuis longtemps victime de la pollution, a dénoncé mardi une ONG grecque chargée du nettoyage des quartiers à travers la Grèce.
Des tonnes de gravats, de plastique, des éviers, des cuvettes de toilettes, des carreaux ont été entassés sur les rives, a constaté un photographe de l'AFP.
Vassilis Sfakianopoulos, le fondateur de l'ONG Save Your Hood ("Sauvez votre quartier", ndlr), a déclaré à l'AFP qu'au cours d'une récente opération de nettoyage des berges du Kifissos, des couches et des dossiers médicaux d'un grand hôpital de la capitale grecque y avaient été retrouvés, ainsi que des déchets provenant d'au moins deux entreprises avoisinantes, d'une compagnie aérienne étrangère et d'un restaurant branché du centre-ville.
Selon ce militant, les berges de Kifissos sont ainsi devenues "une décharge illégale".
"Cela fait mal au coeur (...), une enquête doit être ouverte", s'est-il indigné.
Les habitants de la municipalité adjacente d'Acharnes ont raconté que le déversement des détritus se produisait probablement pendant la nuit, a dit Vassilis Sfakianopoulos.
Selon le quotidien grec Kathimerini, l'hôpital, qui avait confié la suppression de ses déchets à un entrepreneur privé, est actuellement prêt à coopérer en cas d'enquête.
La gestion illégale des déchets en Grèce, qui a donné lieu à des amendes de millions d'euros infligées par l'Union européenne, est un problème récurrent.
Traversant la banlieue ouest d'Athènes, le Kifissos, long de 27km, est l'un des principaux cours d'eau de la capitale.
Il a été enfoui il y a plusieurs décennies pour cause d'urbanisation et d'industrialisation désordonnées des zones adjacentes.
A sec pendant la plus grande partie de l'année, le Kifissos fait toutefois courir un risque d'inondation aux quartiers qui l'entourent, surtout en période de fortes pluies, même en été.
C'est à cet égard une véritable "bombe à retardement", a mis en garde Kathimerini.
Ce quotidien déplore en outre que son nettoyage, entamé il y a plusieurs années, n'ait toujours pas donné de résultat.
Au milieu de ces "montagnes de déchets", d'où émane une "forte puanteur", on découvre aussi "des tuyaux, des animaux morts (...)", écrit Kathimerini.
La région d'Athènes a affirmé dans un communiqué envoyé à l'AFP que les autorités locales avaient retiré ces derniers mois plus de 45.000 m3 de déchets du lit de cette rivière et prévenu les instances policières et judiciaires de ce problème pour qu'une enquête soit ouverte.
I.Maier--SbgTB